La technologie : une dictature pour l'industrie du jeu vidéo ?

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En 1983 sortait au Japon une boîte en plastique qui allait révolutionner la manière de jouer de million de personnes dans le monde. Bientôt 40 ans plus tard le terme "industrie du jeu vidéo" est entré dans notre langage et représente un marché qui pèse désormais plusieurs milliards d'euros...

Si à l'époque, les jeux étaient pensés pour apporter du plaisir essentiellement via le gameplay, voire également via la musique pour certain titre. Il faut bien reconnaître que le level design ou le graphisme était, dû à des contraintes technologiques de l'époque, quelque peu rudimentaire. Et pourtant.... Quel plaisir encore aujourd'hui d arpenter ces différents jeux manette en main.

Année après année, chaque nouvelle génération de console apportait son lot de nouveautés technologiques. Ainsi plusieurs années plus tard, nous faisions nos premiers pas dans la 3D avec l'arrivée de la Nintendo 64, la PlayStation première du nom ou la Saturn. Quelle époque tant ce passage de la 2D à la 3D reste, encore aujourd'hui, le gap le plus marquant entre deux générations de consoles de salon.

Une question d'équilibre...

Durant plusieurs décennies cette industrie a su allier plaisir et technologie. Mais qu'en est il de ces 10 dernières années ? Il y a t-il une dictature de la performance/technologie au détriment du plaisir ? Alors que les graphismes tendent vers le photo-réalisme, nous comparons désormais au microscope les différentes expressions du visage des héros. Est ce que les cheveux bougent mieux que sur tel ou tel autre jeux ? 120fps, 120 hz, tflops etc..

Mais en réalité, n'a-t-on pas oublié le plaisir dans tout ça ? L'émotion que procure un jeux vidéo ? On a même parfois l'impression que les développeurs tombent, malgré eux, dans ce piège. Les développeurs se sentent-ils contraints par cette culture de la perfection graphique dans leur créativité ?

Entre les constructeurs (Sony, Microsoft, Nintendo) deux visions s'opposent. La course à la puissance pour Microsoft et Sony... et une autre vision, celle de Nintendo, qui par le passé a pris des risques payant et innovant comme la Wii, mais aussi perdant avec sa Wii U qui n'a jamais trouvé son public (qui a finalement accouché de la Nintendo Switch, avec le succès que l'on connaît). Mais une chose est sûre, Nintendo semble encore raisonner "plaisir".

Où est le plaisir ?

L'idée de cet article n'est pas d'opposer ces différentes approches du gaming. Elles sont souvent complémentaires. Il s'agit juste de remettre du sens à ce qu'on appelle "jeu vidéo". Un jeu vidéo doit-il se rapprocher d'un film que l'on peut contrôler, ou se concentrer sur le plaisir qu'il procure ? C'est ainsi que nous nous retrouvons à prendre souvent plus de plaisir sur un jeux d'un éditeur indépendant plutôt que sur un AAA visuellement exceptionnel mais tellement fade. L'actualité nous rappelle avec The Last of Us Part 2 que c'est encore possible de faire les 2... mais à quel prix ?

Les bandes annonces sont disséquées pour trouver la moindre faille graphique ou polémique. Est-on tombé dans cette industrie sous le régime de la dictature de la perfection graphique, la dictature de la performance technologique, de la puissance. Nintendo est il encore un régime où règne la démocratie graphique ou la performance est un plus, mais pas une obligation ?

Une chose est sûre, il est temps de comparer les plaisirs et les émotions d'une œuvre vidéo ludique à une autre plutôt que de savoir si elle tournera en 4K 30fps, ou en 1080p 60 fps... 

Auteur : Romain Passanante
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